Que des écrivains comme Casimir Delavigne, Félix Santailier, François Berge, Jean-Louis Libert ou Jacques Visquenel aient aimé Le Hâvre, quoi de plus normal ! Pourtant d'autres comme Edmond Spalikowski ou Édouard Herriot qui n'avaient point d'attaches hâvraises lui ont consacré des pages laudatives ; pourtant bien des récits de voyageurs tels que Stendhal, Gérard de Nerval ou Jules Renard, entre autres, se révèlent assez flatteurs pour cette ville qui a attiré d'innombrables peintres. De plus n'a-t-elle pas inspiré des poètes aussi dissemblables que Musset, Cendrars et Queneau pour n'en citer que trois ?
N'a-t-elle pas également inspiré des auteurs de chansons depuis Marc Orlan jusqu'à Stéphane Varègue et Yoland Simon ?
De tout cela, l'« homo havraisis » n'a pas tellement conscience. De même il est loin de se douter que nombre de romanciers ont été séduits par sa ville au point d'y situer totalement ou partiellement l'action de l'un et parfois même de plusieurs de leurs livres. La liste de ces auteurs est impressionnante et tout à l'honneur du Hâvre : Jean-Jacques Antier, Chantal Argoeuves, Claude Aveline, Balzac, Roger Bésus, Germaine Beaumont, François Berger, Léon Berthaut, Émile Biette, Roger Bordier, René Brehkt, Jacques Brenner, Frantz-André Burguet de Chamoule, André Chardine, Émile Danoen, Didier Decoin, Lucie Delarue Mardrus, Gaston Demonge, Lucien Descaves, Ghislain de Diesbach, Alexandre Dumas, Georges Duhamel, Annie Emaux, Solange Fasquelle, Gustave Flaubert, Forrester, Henri Frossard, Raoul Gain, André Gide, Julien Guillemard, Philippe Heriat, Jean Jausion, Léon de Kerville, Jules Lambert, Michel Cambesc, Maurice Larroux, Raymond Las Vergnas, Édouard Lavergne, Charles Le Goffic, Fernand Lemoine, A. Lepilleur, Jehan Lepovremoyne, André Leroux, Georges Le Sidaner, Céline Lhotte, Georges Limbour, Pierre Marc Orlan, Sylvain Malouvier, Guy de Maupassant, Guy Mazeline, Henry Miller, Joseph Morlent, G. Morris, Max Olivier-Lacamp, Albert Palle, Yves Pinguilly, Louis Piron, Anne Pollier, François Ponthier, l'abbé Prévost, Jean Prévost, Raymond Queneau, Jean-Paul Sartre, Jean Selleron, Daniel Tougard, Jean Vanier, Robert Vercel, Robert de La Villehervé, Émile Zola et pour le théâtre, René Fauchois, Armand Salacrou et Charles Vidrac.
Trois auteurs ont cru bon de donner un autre nom à la ville ; qu'importe ! Qu'elle soit Bouville, Portville ou Port aux Brumes, c'est tout de même Le Hâvre qu'on n'a nul mal à reconnaître.
Dans les romans des auteurs cités ci-dessus, l'action se situe à des époques variées avec toutefois une prédominance pour l'ancien Hâvre qu'ils décrivent souvent, d'où leur intérêt : c'est un Hâvre à jamais disparu qui revit, ainsi, la place Gambetta, son marché aux fleurs et son grand théâtre, le bassin du commerce tout peuplé de yachts, la place de l'Hôtel de Ville et Guillaume Tel, le boulevard Maritime et le Casino Marie Christine, l'avant-port et son bateau de Trouville, le port et son activité trépidante, Notre Darne, Saint François, et les innombrables bars à matelots ô combien bruyants sont d'incontestables centres d'attrait. Deux rues se partagent la vedette, la rue de Paris pour son animation permanente et la rue du Galion pour son animation d'un tout autre genre.
Si l'on ajoute enfin aux auteurs cités ceux qui sont nés au Hâvre, mais qui n'ont jamais parlé de leur ville, on peut prétendre sans exagération que la Porte Océane mérite bien de figurer dans le bottin littéraire.
Gérard Vogel.
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