L'histoire de la musique au Hâvre se réduit à peu de choses. Les noms des gloires locales tels que Loucheur et Woolet ne sont évocateurs que pour les spécialistes. Deux musiciens ont eu un rayonnement national : Arthur Honegger né au Hâvre et André Caplet. Fauré venait souvent au Hâvre voir un ami mais ni son nom, ni une de ses œuvres, reste attaché à la ville.
Par contre la vie musicale était intense avant-guerre : quatre cents personnes étaient abonnées aux opéras et grands concerts. Ninon Vallin a interprété la « Damnation de Faust », et Maurice Ravel a dirigé l'orchestre du théâtre devant mille cinq cents spectateurs. Le théâtre employait en permanence cent cinquante à cent quatre vingt personnes.
Maintenant Gérard Lecoq qui dirige l'École Nationale de Musique et de Danse instruit mille huit cents élèves dans plus de vingt cinq spécialités d'où émergent parfois de jeunes talents qui méritent d'être poussés... II est aidé en cela par cinquante cinq professeurs demeurant pour la plupart au Hâvre, ce qui contribue à resserrer les liens avec les élèves et tend à favoriser la permanence d'une vie culturelle dans la cité. La contribution de cette école à la saison culturelle n'est pas négligeable puisque, conduite par son directeur, elle assure quelques spectacles, réunit parfois l'ensemble des chorales hâvraises pour des manifestations grandioses (plus de quatre cents participants) ou accompagnent des solistes de renommée internationale qui viennent au Hâvre.
Par ailleurs, après leur fusion en 1979, la « Lyre Hâvraise » fondée en 1864 et « La Gamme », fondée en 1939 prirent le nom « Chœurs A Caplets », et en diffusant des œuvres méconnues jusqu'alors, ont acquis une réputation internationale. Récemment sous la direction de Jean Legoupil, personnalité locale qui « passe » maintenant sur les ondes nationales, ils ont interprété le « Roi David » de Honegger à la Cathédrale Notre Dame.
Tout cela déjà permet de satisfaire bien des exigences.
Philippe Langlet a des satisfactions du même ordre avec l'Orchestre d'Harmonie de la ville. Il y ajoute la fierté d'avoir été le seul orchestre de France sélectionné par M. Molenaar, un des plus grands éditeurs de musique au monde, pour enregistrer un disque compact diffusé à cinquante mille exemplaires.
Georges POULET
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