La Normandie est non seulement un refuge pour les parisiens, c'est surtout une région dotée d'une industrie très puissante : la chimie, les raffineries, le nucléaire symbolisent son aspect fortement compromis en matière d'environnement.
56 sites visés par les directives « Seveso », 8 réacteurs nucléaires et l'usine de la Hague renforcent cette mauvaise présentation touristique. Mais, quoiqu'en disent les détracteurs de la qualité de vie en Normandie, en dix ans les chimistes « normands » ont diminué de deux-tiers leurs rejets de dioxyde de souffre, l'industrie des engrais ne rejette plus de phosphogypse en baie de Seine, Norsk-Hydro a fermé, l'autre stocke à terre (bénéfice trois cents chômeurs normands de plus), les rejets de matières organiques oxydables sont passés de trois cents tonnes à quatre-vingt tonnes par jour, les concentration de plomb et de poussière dans l'air ont été divisées par six en dix ans. Malgré ces efforts coûteux, en argent, mais surtout en emplois, il ne se passe pas de semaine sans que les risques industriels, les nuisances et atteintes à l'environnement dans notre région soient mises en exergue dans les médias ou brandies par des portes paroles d'associations ou de mouvements politiques ... Malheureusement, ces prises de position sont presque toujours isolées du contexte social et économique.Diminuer l'impact des industries sur l'environnement est bien dans la volonté de chaque industriel responsable : la solution est-elle d'aboutir à une activité industrielle nulle et donc à une pollution nulle ?
Le péril en Basse-Seine n'est pas celui que l'on croit. Le vrai péril, c'est de rayer purement et simplement notre région de la carte des sites industriels et donc sa richesse et ses emplois.
Lorsque l'on effectue le total de toutes ces actions pour l'environnement menées par les industriels et les collectivités locales, on obtient la somme impressionnante de trois milliards de francs. Pourtant, les industriels locaux totalisent soixante-quinze pour cent des sommes investies, alors qu'ils ne sont responsables que de vingt-cinq pour cent de la pollution du fleuve. Si nous exigions des l'Ile de France qu'elle indemnise la Normandie pour les pollutions que nous subissons, une simple règle de trois nous autoriserait à réclamer la coquette somme de neuf milliards !
... C’est ce qu'ont décidé le Conseil régional et les Conseils généraux d'Ile de France avec l'Agence de Bassin Seine Normandie en décidant la mise en place d'un plan de dix milliards !
Mais l'Agence Seine Normandie ... ne sont-ce pas aussi les Normands qui devront mettre encore la main à la poche pour régler un cinquième de la note de leurs fortunés voisins ?
Jean HALOT
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