L'élection au suffrage universel des Conseils régionaux ferait figure d'actualité dans l'histoire de nos coutumes. Décrire notre dépit avec de simples mots serait faible eu égard a ce que nous ressentons après cette « campagne ». Force est d'admettre que l'attitude de la classe politique, tous partis confondus, a apporté la preuve que la pratique de la chose régionale chez ces gens là est à leur image :
NULLE
Août 1985, dans l'Unité normande, un article rappelait l'essentiel d'un avenir régional Normand :
Unité Normande d'abord !
« C'est la priorité de notre combat régionaliste. Et quand bien même la réunification ne serait pas la panacée à tous les maux qui tuent la Normandie, nous savons que c'est la condition sine qua non de notre redressement ».
En 1986, Yves Loir, secrétaire du Mouvement Normand, faisait sensation en déclarant que les élections régionales constituaient un non événement ! Sauf de façon anecdotique, le débat régional a été aussi inexistant qu'il y a six ans et pendant leur premier mandat nos élus ont montré leur incapacité à réaliser tout ce qui était vital de promouvoir pour l'avenir de notre région.
En mai 1986, Didier Patte, président du Mouvement normand, soulignait que les élections régionales n'avaient pas permis que se posent les termes d'un débat régional parce qu'elles se déroutaient en même temps que les élections législatives, avouait ses craintes dans la mesure où la région était la structure de décentralisation la moins puissante, la moins ancrée dans l'esprit des citoyens...
La dernière campagne, polarisée par des débats à connotations idéologiques ou prospectives, étrangères au cadre régional, confirme les propos d'hier, hypothèque lourdement l'avenir de la Normandie.
Culture, agriculture, désertification de l'espace rural, emploi, formation, développement, élargissement des pouvoirs des régions – lesquelles se substituent de plus en plus à l'État – sont autant de thèmes que nous n'auront pas eu le plaisir de voir développés pour que nous puissions nous déterminer, enfin, sur notre avenir Normand !
Malgré son souci à se vouloir l'« élue du peuple », la classe politique se montre, plus que jamais, décidée à ne pas prendre fait et cause pour cette Normandie qui fait notre caractéristique.
« Quand on dit le peuple, aujourd'hui, on fait de la littérature, et même des plus basses, de la littérature électorale, politique et parlementaire »
« Il n'y a plus de peuple. » disait Charles Péguy.
François DELAUNAY
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