500 ans de mensonges
5 siècles de contre-vérités
1992 Cinquième centenaire de la découverte des Amériques
La campagne médiatique soutenue passivement par nos souvenirs scalaires s'insinue, tend de faire croire que la découverte des Indes occidentales revient à Colomb.
Si l'UNESCO souligne la perte irrémédiable que l'« invention de Colomb» aura fait subir au patrimoine mondial, la délégation culturelle de l'O.N.U. n'en n'est pas moins dans la situation de la vieille dame qui pleure son défunt tout en évaluant l'héritage.
1492, comme l'a déjà rappelé nombre d'intervenants est plus le symbole des certitudes occidentales que celui des grandes découvertes. Cet anniversaire est celui du choc des cultures que cinq siècles de recherches ne suffiront pour sauvegarder les maigres survivances, entrevoir et imaginer la richesse des civilisations précolombiennes.
Car, malgré toute la bonne volonté des manuels, Colomb n'a jamais découvert les Amériques. Jusqu'à sa mort il est resté persuadé qu'il avait ouvert la voie pour relier les Indes par l'Ouest !
Ces Indes là d'autres les auront inventées avant lui, et en auront surtout fait un meilleur usage :
- les bannis scandinaves, tel Leif Erikson, fils de Rauda Erik, s'installèrent au Vinland (Labrador) en l'an 1 000 ;
- les dieppois, les catalans suivant les récits ries scandinaves remontaient le courant qui entraînait le précieux bois de brazil.
De ces exemples de commerce avec les naturels amérindiens le Vatican possède encore dans ses archives les récits de voyages et même des reçus d'impôts collectés aux Caraïbes dès le XIVème siècle, bien avant que trois mauvais bateaux, à la limite de la mutinerie, « conduits » par le hasard n'ouvrent la voie aux conquistadors.
Si Cristobal n'a pas fait demi-tour c'est qu'à l'inquiétude de ses équipages s'ajoutait sa certitude de n'avoir plus de vivres pour rebrousser chemin, son invention doit plus à son appréhension d'affronter ses matelots qu’à ses connaissances maritimes.
Colomb, parti en faisant des promesses que rien ne garantissait, ne sachant pas où il allait, ni ce qu'il découvrit, fit le bonheur de ses sponsors ! Grâce à sa « découverte » l'Espagne dominera un temps l'histoire de l'Europe en faisant large usage des royalties de son faible investissement.
Peut-être est-ce là la vraie raison de sa popularité ... auprès des princes qui nous gouvernent, puisque tout comme lui, ils font des promesses qui n'engagent que ceux qui les écoutent, ne savent pas ce qu'ils font, ni jamais où ils vont, mais le font avec largesse en faisant appel à une générosité fiscale dont ils se dispensent.
À moins que la commémoration de cet anniversaire masque celui de la reprise de Grenade que notre Europe hésite à rappeler de peur de réveiller de vieux démons ?
Pourtant, Grenade est bien en Espagne ...
EFELERGIS-DELAUNAY
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire