On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



vendredi

Histoire et mytologie

L’article auquel les lecteurs du numéro de Runes « États Baltes » ont échappé !

D'après Marija Gimbutas, les indo-européens arrivèrent en Europe vers le 4ème millénaire avant J.- C. et remplacèrent à l’ouest de l'Oural la civilisation de MARIOUPOL.

Cette confrontation entre finno-ougriens et proto-baltes, entre paysans ans et éleveurs, a du être une rencontre bouleversante entre deux manières de concevoir le monde. Les premiers vivant dans une société sans structure, auxquels on prête volontiers un culte collectif des morts, durent subir les assauts de nouveaux arrivants dont la vie sociale semble beaucoup plus élaborée : forte caste guerrière, panthéon hiérarchisé. Les proto-baltes, associés aux premiers indo-européens, développèrent la civilisation des tertres (KURGAN en russe) où étaient vénérées des divinités de troisième rang, les jumeaux ASVIN.

Des parallèles amusantes pourraient être tentées, le terrain s'y prête trop, mais nous nous garderons d'en tirer des conclusions définitives, car elles ne s'appuieraient que dé constats « archéologiques ».

Les Balles sont des agriculteurs dont l'histoire nous a laissé peu de traces. Le paganisme ayant longtemps résisté à la pénétration chrétienne nous savons néanmoins que ces anciens européens n’avaient pas construit de temples, mais pratiquaient des offrandes ou des sacrifices à des fins divinatoires ou offraient des banquets. Les « forets-mères » étaient sacrées et ils adoraient le feu sous la forme d'un culte en l'honneur du marteau qui forgea le soleil, l'arc en ciel était divin. Pour ceux qui se sont intéressé aux croyances des scandinaves avant le christianisme les ressemblances sont troublantes. Mais si l'on y ajoute que ces anciens baltes croyaient à la transmigration des âmes, ces dernières prenant partiellement la forme d'ours ou de loups, partiellement celle de dieux, que le Destin devait être vécu de façon active et non subie pour ne pas devoir en affronter les rigueurs, nous aurons, sous une forme simplifiée, retrouvé une parenté entre la foi des Baltes et celle des Scandinaves.

En rapprochant ces croyances assez rustiques de ce que nous savons des croyances des anciens scandinaves, nous pourrions déceler des tracés de la rencontre entre les Vannes, divinités anciennes et de second ordre chez les Scandinaves, et les Ases-Asvin plus à la ressemblance des aspirations indo-européennes, dont les Eddas nous rapportent le récit des affrontements avant que les divinités réorganisent leurs règles sociales, idéalisation des vécus du monde du milieu.
Sur ces bases, on révisera accessoirement l'opinion occidentale sur la présence des Hongrois en Europe. L'idée couramment admise présume que les Hongrois seraient les descendants des Huns dont le chef Attila a été trop longtemps dépeint comme un petit homme, fortement typé asiatique au teint « jaune » et aux cheveux noirs et huileux. L'appartenance du Hongrois aux langues finno-ougriennes récuse cet apriori et nous oblige à une révision de nos « connaissances » scolaires : Attila loin d'être un envahisseur serait un vieil européen qui défendait, à défaut d’un territoire toujours à reconquérir, son peuple contre des indo-européens. Le poème eddique mineur « La chanson du combat des Huns », décrit minutieusement le différent sur héritage entre un roi Got et un prince hunnique lequel regroupa « cinq tribus de cinq mille, composées de treize centuries de quatre cents personnes », soit 130000 personnes. Le premier témoignage de la poésie épique scandinave admet, malgré son issue, une revendication hunnique « légitime » sur les forets (sacrées), le tombeau des rois (lieu de culte national) et le centre de l’assemblée (alđing) dans les termes des symboles juridiques de la royauté telle qu'elle semblait admise à l’époque. Dans ce contexte Atlakvida pourrait prendre la correspondance symbolique d'un Vercingétorix ante-européen.

Et si, pour conclure, cette lecture assez libre de quelques données archéologiques et mythologiques, plus qu'une fantaisie, était un innocent clin d'œil que nous adressaient nos lointains ancêtres

François DELAUNAY.

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