Éditorial
de … Philippe Woodland
Notre mouvement s’est donné pour but de réanimer les forces vives de la Normandie, de faire gagner aux Northmen le pari du vingt-et-unième siècle et, d’abord, d’obtenir la réunification de notre Pays. Son rôle s’apparente donc à celui d’un groupe de pression. Car si notre action possède une dimension politique, le politique ne constitue pas sa finalité unique […] mais existe-t-il des types d’élections adaptés à sa vocation ?
Les affaires communales et départementales ont un caractère particulier. Si leur solution est, en réalité, liée à l’essor de la Région toute entière, les élus locaux suffisent à y donner satisfaction. Les militants régionalistes ne peuvent tenir tous les fronts en même temps, ce qui n’empêche nullement certains d’entre eux d’assumer des responsabilités locales et d’y sentir la nécessité d’une vraie régionalisation.
Les élections nationales. Elles ne correspondent pas, en principe, à notre action […] il est certain que les députés représentent une volonté qui s’exprime au niveau national. Même si l’essentiel de leur rôle consiste à appuyer les dossiers de leur circonscription.
Quand aux sénatoriales, le système électoral en fait le domaine réservé des notables.
Il faut également songer que les partis nationaux sont armés pour ce genre de confrontation et, en général, bien implantés. Notre vocation n’est pas de les affronter sur leur propre terrain, mais de rappeler sans relâche les idées régionalistes. Celles-ci constituent pour les partis le domaine habituel des promesses non tenues ; et l’opinion s’y laisse trop souvent abuser. Cette constatation pourrait nous pousser à agir, car force est de constater que « notre terrain naturel », celui des élections régionales, est tout à fait insuffisant.
Nous sommes très loin de l’électoralisme. Car celui-ci constitue une fin en soi. Alors que notre souci primordial reste l’efficacité du combat pour les idées Normandes. Mais cette efficacité peut commander de porter notre action sur le terrain électoral, pour y être les empêcheurs de faire tourner en rond la machine des élections qui exclue le régionalisme de son jeu.
Notre but ne saurait être seulement de faire des voix. Si tel était le cas, il vaudrait mieux renoncer tout de suite. On peut malgré tout observer que nos voix pèseraient plus lourd que celles de la « majorité silencieuse ». et les dernières élections présidentielles ont montré que les partis politiques importants pouvaient faire très peu de voix. L’essentiel pour nous est que naisse un courant, non pas vraiment d’opinion, car celle-ci est versatile, mais d’intérêt et, pourquoi pas, de militantisme en faveur de la cause Normande. Témoigner de l’existence d’un mouvement comme le nôtre n’est pas un résultat négligeable […]
En définitive, le plus important est qu’il existe un large consensus au sein du Mouvement sur le ses de l’action à entreprendre […] De la discussion jaillit la lumière. À condition toutefois de parler le même langage. Tous les militants du Mouvement normand partagent une certaine vision de l’avenir de notre pays, les espoirs que nous plaçons dans les idées régionalistes. C’est à eux que reviendra la décision. Quelle qu’elle soit, nous ne doutons pas qu’elle permettra d’assurer la continuité du combat pour nos idées.
Haro-l’Œuf n°99
Septembre 1972
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