On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



lundi

VIKING

Nous sommes une toute petite équipe. Des « jeunes » comme ils disent avec une nuance de mépris. Sur les routes et dans les camps, nous avons cherché – inlassablement – les causes de cette force que nous sentions en nous, les raisons de cette lutte que nous entreprenions un peu au hasard, les certitudes de cette victoire que nous voulions sans cesse plus rayonnante. Et un jour, au détour d'un chemin, au tournant d'un livre, nous avons découvert dans le vent du Nord la certitude et la réalité. Venus de Paris, venus d'ailleurs, nous retournons vers notre peuple et vers notre sol, vers cette admirable unité des pays normands.

Nous avons fait un long voyage. Nous avons marché avec des camarades inconnus, nous avons partagé le pain des étapes et la paille de l'auberge. Et le soir, au feu de camp, quand tous dansaient et quand tous chantaient, nous avons dû nous taire et rester assis. Nos pères ne nous avaient pas appris le chant de leurs pères. Nous ne pouvions que regarder le feu, nous demander « pourquoi pas nous ? » et essayer de nous rappeler une très vieille histoire.

Autrefois vivait un peuple, admirable mélange de Celtes, de Germains et de Scandinaves. L'un des plus grands, à l'aube du Moyen-âge – Le peuple normand – Notre Peuple.

L'esprit d'aventure allié à l'esprit de prudence, la sagesse et l'organisation firent de cette terre mieux qu'un royaume: un exemple.

Aujourd'hui, dans le chant du monde et dans les ruines de la guerre, patiemment, les normands reconstruisent la Normandie.

Mais un pays qui veut vivre n'a pas seulement besoin de bras et de machines ; il a aussi besoin de son âme.
Et à côté de cet immense effort de reconstruction – auquel nous voulons participer, nous croyons indispensable de rechercher l'ESPRIT dans lequel doit vivre la jeunesse de Normandie.
Et nous ne craignons pas de nous affirmer comme le grand poète normand disparu, Charles Théophile FERRET, « Scandinaves jusqu'à la moelle »...

VIKING est notre nom.

Et n'oublions pas qu'en vieux français l'adjectif NOROIS signifiait FIER.

Jean Mabire
Mars 1949

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