Trop souvent on reproche au militant régionaliste de tenir des propos excessifs, quand ils ne sont pas jugés extrémistes, pour dénoncer la mise ne coupe réglée dont il s'estime victime.
Trop souvent le parisien, si ce n'est le béat local, oppose que la région est belle, qu'il l'aime bien lui aussi la province, avec ses petits coins tranquilles où il vient se reposer de ses dures semaines de labeur là bas dans la capitale. Que nous ne savons pas goûter notre chance, surtout en Normandie, où tout est richesse des verts pâturages aux ressources en granulats… qui alimentent principalement Paris.
Ainsi la Normandie est belle, avec ses plaines alluviales gorgées de petits cailloux et ses unités pétrochimiques, et si personne ne s'offre de résidence secondaire au Petit-Couronne – c'est la Shell que j'aime – à Port-Jérôme ou Notre-Dame-de-Gravenchon, ce n'est peut-être que le résultat d'un préjugé trop hâtif qui bloque le développement du tourisme dans ces hauts lieux de notre richesse locale.
Par contre, les deux-tiers des 350 millions de tonnes de granulats exploitées par et pour la Compagnie des Sablières de la Seine, les Bétons et Chantiers de Normandie et Beauvais Béton, forts de leurs 190 emplois, organisent le pillage irrémédiable de notre sous-sol que l’on recouvre d’un pudique voile d’arbres (1500 à l’hectare, maigre consolation) une fois la cicatrice creusée.
Est-ce pour le plaisir de reboiser que les cimentiers français se sont opposés à la création d’un pôle d’importation sur le port de Rouen. Le fallacieux problème des emplois ne concernait pas les 190 Normands mais bel et bien les 2500 emplois générés par le pillage de nos ressources.
Ressources qui sont bien loin d’être inépuisables puisqu’elles devraient être épuisées dans 13 ans.
Épatant, non, d'être une région riche ?
Surtout pour la bonne conscience, car ce ne sont malheureusement pas que des préoccupations de régionaliste attardé, le préfet Quyolet lors de son départ de Rouen, en 1992, soulignait « les dangers d'une surexploitation des carrières régionales » ainsi que les ardeurs extractrices de certains professionnels peu scrupuleux.
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