Le 10 février dernier était un anniversaire, et plus précisément le cent cinquantième de la ligne du chemin de fer Paris-Rouen.
À cette occasion, le directeur de la S.N.C.F. pour la Normandie, Hervé de Tréglodé eut le loisir de dresser un bilan à la gloire de son entreprise ... Il est de plus en plus vrai que, plutôt d'attendre que les compliments arrivent, les plus sûrs lauriers sont ceux que l'on se tresse soi-même. Les usagers normands savent très bien la qualité et la ponctualité dont ils peuvent bénéficier grâce aux grèves mais aussi, et surtout, à l'état de vétusté du matériel ; les contribuables apprécient tout autant les investissements records dont ils sont les payeurs : au titre des impôts régionaux, sur le revenu et, ce n'est pas la moindre des choses, en qualité de clients. Car si la suppression ponctuelle des trains (selon l'humeur du matériel !) est une cause de grogne bien légitime, l'abandon des voyageurs, de nuit, en rase campagne, peut devenir une habitude, il n'y a que le premier pas qui coûte. Passons sur cette découverte fortuite des charmes de la campagne normande et intéressons-nous aux progrès à venir.
T.G.V. ? Non le train à grande vitesse est un rêve qu'il faudra poursuive, puisqu'en l'an deux mil la Duché n'en sera toujours pas dotée.
SOCRATE, pauvre philosophie, est la primeur dont nous avons les faveurs. « Innover, c'est améliorer et faire vivre ! », voire, Socrate c'est, selon les associations des familles, plus de cinq pour cent d'augmentation sur le prix du trajet. Les cinquante et un millions d'économies réalisés en 1992 ont été fait, en partie, sur le dos des Normands qui, tout en ayant de privilège d'être « pilotes », peuvent à loisir payer plus pour avoir moins. Moins de trains, moins de gares, moins de kilomètres de lignes, électrifiées ou non, un service toujours plus dégradé. Que reste-t-il du service public quand on oublie sa fonction première pour se tourner vers la sacro-sainte rentabilité ?
Rentabilité accrue et service dégradé au point que le Conseil régional met en place un « Observatoire régional » malheureusement destiné au seul trafic de voyageurs qui savent qu'entre T.E.R. et R.E.R. il n'y à que la publicité institutionnelle qui fasse la différence. Sur les trois mille cinq cents kilomètres de voies ferrées qui disparaîtront d'ici dix ans quel pourcentage affectera la Normandie ? Le Tréport, malgré la fermeture de la gare de Blangy et en comptant les pannes de gazole, est à huit heures trente de Paris et a déjà disparu des cartes de la S.N.C.F. Dans le même temps la conquête de Vernon et Évreux est annoncée par L'Ile de France qui réclame une étude de prolongement de ses lignes de banlieue !
Décidément, avec la S.N.C.F. tout est de plus en plus possible
Francois Delaunay
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