J'étais présent lors du conseil d'administration du Mouvement Normand à Vimoutiers du 29 février 1992 où l'un des intervenants faisait remarquer que le conseil régional d'Île de France convoquait les représentants des conseils régionaux voisins afin d'harmoniser leurs plans de développement respectifs.
Cette petite phrase et ses sous-entendus m'ont parus très lourds de sens dans le débat sur la régionalisation française, En effet, si le C.R. d'Île de France se permet purement et simplement de convoquer les représentants des C .R. voisins, cela implique un rapport de subordination qui me semble totalement intolérable.
Qu'il soit bien entendu qu'il ne s'agit pas nullement, à mes yeux, de refuser toutes coopérations avec des régions voisines, y compris l’Île de France, mais je ne peux tolérer qu'un rapport de hiérarchie s'instaure entre régions qui, par définition, doivent être considérées comme égales entre elles selon le principe de l'organisation républicaine actuellement en vigueur en France, sauf erreur de ma part.
Que l’Île de France manœuvre pour conforter la prépondérance à laquelle elle ambitionne est déjà inquiétant et que nos représentants acceptent ce genre de traitement sans y trouver à y redire ne révèle, après tout, que leur manque de fierté pour les charges électorales qu'ils occupent, mais cela implique, et c'est là que le bât me blesse, que les électeurs, de toutes tendances d'ailleurs, qui les ont amenés à ces postes sont, par ce traitement, considérés comme des citoyens de seconde zone !
Sommes-nous donc les ressortissants d'une colonie, d'un dominion ? Les plans de développement inter régionaux ainsi « harmonisés » semblent, hélas, le prouver puisque les régions périphériques à l'Île de France sont mises en coupe réglée au bénéfice des seuls franciliens avec l'aval du gouvernement et des états-majors des partis nationaux. Nous arrivons à l'institutionnalisation d'une France à deux vitesses alors que dans le même temps, l'on nous rebat les oreilles avec la constitution d'une Europe confraternelle et surtout égalitaire entre ses différentes composantes. Dans une pareille perspective, Messieurs les beaux parleurs feraient bien, à mon sens, de revoir leurs positions sur cette « organisation » intérieure avant de tenter une construction somme toute assez hasardeuse sur des fondations présentant un tel défaut. (aussi peu fiables - un tel vice)
Dominique Delapierre
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