La plupart des langues européennes, à l'exception des langues finno-ougriennes : basque, hongrois, lapon, finnois et estonien, présentent entre elles, tant dans leur grammaire que dans vocabulaire, des correspondances si évidentes et si nombreuses qu'il n'est possible de les expliquer que par une origine commune, en l'occurrence indo-européenne.
L'étude sémantique de ces similitudes peut être appliquée avec succès à l'identification et à l'analyse d'autres familles linguistiques : sémitique, bantou, altaïque et cetera... l'ensemble de ces études ouvre la voie de la paléo-linguistique.
Si les Baltes, dont la présence en Europe est attestée depuis le second millénaire avant J.-C., semblent faire figure de « grands ancêtres » de la famille des langues indo-européenne, leurs voisins finno-ougriens représentent une civilisation plus vieille d'un millénaire, contemporaine et voisine de celle qui éleva les menhirs et dressa les dolmens. Les langues finno-ougriennes actuellement reconnues étant le suomi, le carélien, l'este et le hongrois, on constatera, premièrement, que les Pays Baltes n'ont ni unité ethnique, ni linguistique puisque l'Estonie appartient à un groupe autre que le letton et le lituanien apparentés au groupe balte dérivant de l'indo-européen ; secondairement, que si les histoires respectives sont parallèles les caractères restent distincts, les réactions face aux évènements nous paraissent similaires et que c'est ailleurs qu'il faudra aller chercher les raisons de l'apparent « front commun » pour la survie des « Pays Baltes ».
Le groupe indo-européen des langues « germaniques » comportant trois subdivisions, l'orientale – gotique – la septentrionale – islandais, norvégien, suédois, danois – et occidentale – haut et bas allemand, frison, anglais – succéda plus tard sur les territoires de l'Europe centrale aux précédents occupants qui furent rejetés sur les périphéries. Ces mouvements qui sont le fond de notre histoire européenne au moyen-âge en expliquent d'autres plus récents : tensions ou éclatements contemporains abondent, que nombre de commentateurs cherchent à nier en imposant un postulat uniquement économique. Bien que nous soyons plus sensibles aux faits qui se sont déroulés à l'Ouest de notre continent, l'exemple Balte est riche d'enseignements pour ceux qui prendront la peine de s'y attacher. C'est au travers d'un filtre « exotique », sur des bases, sinon identiques, trop proches dans la durée et par le tempérament des hommes, une manière exemplaire de poser un regard neuf sur nos origines, notre passé et notre devenir européen.
Par ce fil conducteur, puissions-nous être en mesure, sereinement, de réviser nos aprioris quant à nos relations, en qualité de Normands, vis à vis de la France ou de l'Europe.
O.D.i.N-76
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