Lors de la campagne du Referendum sur le traité de Maastricht, beaucoup de voix se sont exprimées sur la place de la France dans une Europe aux pouvoirs politiques plus étendus. Quelques opinions ont évoqué le déficit démocratique des communautés face au citoyen. Mais nulle voix ne s’est élevée pour défendre la place de nos régions au sein d’une Europe toujours plus intégrée. Que l’on ait voté oui ou non, nous avons exprimé un Credo face à un texte ambigu qui deviendra ce qu’en fera la pratique. Dans ce cadre aux contours brumeux, un régionaliste bien né se doit de tenter d’extraire de ce contrat social européen les éléments susceptibles de donner plus de vigueur à nos provinces. C’est ce que nous tentons de découvrir dans les domaines de l’éducation, formation, culture et représentation des régions.
Éducation, formation professionnelle et jeunesse : le texte reconnait la pleine compétence des États membres dans l’enseignement et l’organisation du système éducatif. Le problème demeure entier, c’est aux régions de compter sur elles-mêmes pour harmoniser les compétences à la mesure de leur participation financière.
Culture : le Traité énonce le principe de l’épanouissement des cultures des États membres dans le respect de leurs diversités nationales et régionales dans le cadre d’un héritage culturel commun. C’est un deux-tiers de bon point, si les cultures « nationales » sont confirmées, les sous-cultures régionales sont reconnues sans restriction et l’Europe s’affirme, enfin, comme un espace culturel commun.
Comité des régions : il est consultatif, composé de représentants des collectivités régionales ou locales nommées sur proposition des États membres. Les représentants doivent exercer leur fonction « dans l’intérêts général de la communauté ». Ce Comité des régions auquel nous avions confié (naïvement ?) beaucoup d’espoirs, ne sera en fait qu’un super Conseil économique et social, coopté par le fait du prince, et non un Sénat des régions. Si la dimension européenne est logiquement mise en avant, les régions ne s’y retrouvent malheureusement pas reconnues. Dans ce contexte, c’est aux régions d’exiger de l’État la liberté du choix de leur représentant auprès de cette instance.
L’Europe sera ce que les régions lui apporteront.
Gilbert Crespin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire