On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



vendredi

Métropoles, régions, Etat ...

De scandales politiques en scandales financiers, de fausses factures en vraies affaires, c'est à l'essence même de nos peuples que les politiciens s'attaquent en glissant sur un pas de corruption. Du Palais Bourbon à l'Élysée, un seul mot d’ordre : « un pour tous, tous pourris ! »

L'agriculture sacrifiée sur l'autel du GATT pour sauver une hypothétique vente d'Airbus ; la pêche vendue aux intérêts des groupes alimentaires multinationaux ; le patrimoine culturel sacrifié, comme à Rennes, pour effacer quelques dossiers douteux dont on espère que si des doubles existent, on saura tout aussi bien trouver quelque vice de forme salutaire ... Les vraies-fausses valeurs de notre fin de siècle, défendues par de petits maîtres à penser, laissent remonter un goût amer dans la bouche du citoyen honnête qui aimerait pouvoir encore croire au système, malgré deux cent mille chômeurs en Normandie, et combien d'autres demandeurs d'emploi, de stages de conversion, de SIVP, TUC, CES et autres cache-misère ?

Avec un Déménagement du Territoire qui rattache Caen à Nantes, Rouen à Lille, la haute Normandie aux Hauts-de-Seine et refuse définitivement la vocation maritime de notre région, le cavalier Destouches pouvait répéter que l'histoire ne repasse pas les plats : colonisée, spoliée, niée depuis Philippe Auguste, la Normandie est l'exception qui confirme cette règle. L'on nous dira que les assemblées régionales de basse et de haute Normandie ont pensé des MATHILDE et des PRAT qui ont pour mérite de laisser béats ceux qui les ont élaborés. Beaux projets non complémentaires, donc incomplets et vides de sens. Belle démonstration de jacobinisme de village : hors de Caen et de Rouen point de salut ! La Normandie est malade du SIDA centralisateur, ses symptômes sont : chômage, récession, surendettement des ménages et des entreprises, problèmes de banlieues.

Alors signer un onzième plan, oui mais pour quoi faire ?
Avoir une vision d'ensemble de ce que veut le Grand Bassin Parisien cornaqué par l'Ile de France ? Le G.B.P. ne sait toujours pas dire ce qu'il veut.
Signer des avenants aux programmes de communication que le dixième plan n'a pas réalisé ? Obtenir que la région continue de payer ce que l'État ne peut plus honorer : un milliard pour une université qui fera des demandeurs d'emploi de niveau bac + 2 sachant mieux calculer leur quatre-vingts pour cent de « SMIC jeune(s) » ? Nous ne voulons pas que les composantes essentielles de notre Normandie soient tripatouillées au profit de petits messieurs qui font passer leurs préférences énarchistes avant de se consacrer optionnellement au « bien public ».

Si leur problème est de savoir comment durer, le nôtre est de réussir à être et à faire reconnaître ce que nous voulons être.

Rouen - Caen - Le Havre, c'est Normandie Métropole, et si l’essai semble timide ne nous aveuglons pas en le comparant aux poudres aux yeux électoralistes : l'idée est bonne et nous nous réjouirons encore plus lorsqu'elle aura abouti !
Déjà, Southampton, Poole, Bournemouth et Portsmouth se constituent en réseau de villes et c'est le South Coast Métropole, pendant naturel de l'initiative normande, qui vient constituer un Axe de la Manche culturellement incontournable. Bien qu'il s'agisse encore d'aménagement du territoire, ceci est d'une autre portée que la gestion médiocre d'intérêts parisiens : c'est la reconquête d'un espace privilégié entre communautés jumelles ! Nous laissons bien volontiers aux spécialistes la conduite de ce développement, notre combat étant depuis toujours celui de l'affirmation de la persistance d'un tempérament normand qui nous est spécifique. La Normandie est fille de la mer, et tout ce qui saura nous ancrer dans notre réalité sera bienvenu. Mais sachons aussi montrer notre volonté d'être et d'affirmer ce que nous sommes et, surtout, ce que nous ne voulons plus tolérer :

– les compromissions, les attentismes, vis à vis d'une Ile de France qui nous méconnaît autant qu'elle méprise l'idée que nous puissions encore exister !
– les faux semblants de richesses, hérités des meilleures périodes de notre asservissement aux intérêts alimentaires de la capitale ! Si nos élus oublient ces exigences, à nous de leur montrer comment nous considérons leur veulerie.

Nous n'oublions pas que c'est à nous, Normands, de défendre les valeurs essentielles qui caractérisent notre peuple.
Gilbert Crespin

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