On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



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Leurs figures.1

Les Celtes, d’Irlande ou d’ailleurs, sont par excellence gens de parole, et le monde celtique est un rêve perpétuellement éveillé auquel les mots donnent chair, une création continue dont le discours tend à l’inaccessible tout en charriant, au détour de ses inextricables circonvolutions le destin de l’univers.

Si le nom ne William Butler Yeats est lié à la création d’un théâtre national Irlandais, il l’est aussi à toutes les formes de renaissance littéraire dans l’Île verte.
Bien que d’origine anglaise par son père, Yeats vous son talent à l’exaltation de l’Irlande où il est né. La découverte du riche folklore celtique constitue l’une de ses sources d’inspiration où il ressuscite le monde héroïque et fabuleux des légendes gaéliques. Attiré par le symbolisme, Yeats ne cesse, par un système de correspondance de plus en plus subtil entre ses sentiments les plus intimes et la nature profonde de l’Irlande, d’approfondir son expérience esthétique.
L’unité culturelle de l’Irlande sera définitivement réalisée par l’entreprise de Yeats qui utilise le théâtre pour créer une littérature véritablement nationale. En 1899, la création de la « Comtesse Cathleen » donne lieu à des représentations tumultueuses, les Irlandais ne sont pas disposés à tout accepter sous couvert de la résurrection nationale : ils s’indignent de voir des paysans Irlandais vendre leur âme au diable.
Mais Yeats est aussi un homme d’action qui, dès 1896, se lance dans la lutte pour l’indépendance de l’Irlande. En 1917, au moment où celle-ci est déchirée par les luttes sanglantes des guerres civiles, il se retire dans son comté natal de Sligo, et son œuvre témoigne alors de son détachement progressif par rapport aux réalités de la politique.
Patrick Pearse sera l’un des artisans du retour au langage ancestral dans ses œuvres. Cependant cette tentative se heurte à la difficulté de trouver un public pour ses écrits, tant l’usage du gaélique est restreint en Irlande. Cette difficulté de trouver une audience explique pourquoi l’attitude radicale adoptée par la Ligue Gaélique en rejetant la langue anglaise ne sera pas suivie par les écrivains Irlandais.
La passion de Pearse c’était la langue irlandaise, et ce qui le rattachait, une Irlande mystique où les héros qu’il admirait le plus, Cuchulain et Fin Mac Cool, n’avaient jamais cessé d’exister. Les guerriers de la mythologie irlandaise étaient importants à ses yeux et il était de plus en plus habité par l’idée de mourir pour l’Irlande.
« Pearse est un homme dangereux, devait dire Yeats avant l’insurrection de Pâques, il a le vertige de l’abnégation ».
En 1914, Pearse s’occupe des Irish Volunteers créés en réponse à l’établissement des Volontaires d’Ulster. Le lundi de Pâques 1916, il conduit les insurgés jusqu’à la Grande Poste, quartier général des rebelles, mais connaissant ses limites, il s’occupe surtout de la propagande.
Fusillé le 3 mai, il allait donc acquérir l’immortalité qu’il avait souhaitée en devenant le plus célèbre de tous les chefs de l’insurrection.

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