On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



vendredi

Jomsborg

De nombreux camps militaires ont été construits par les rois scandinaves de l'an mil. Certains ont marqué le paysage de leur lourde empreinte comme celui de Trelleborg, d'autres sont entrés dans la légende. Tous sont la démonstration indiscutable que, au-delà de l'anarchie apparente prêtée aux « germains de la mer », les scandinaves au combat connaissaient une discipline qui respectait leur souci d'indépendance et leurs talents d'organisateurs.
On les dit impitoyables pour les autres comme pour eux-mêmes, terribles au combat et joyeux au repos, soumis à une autorité de fer, mais liés par une fraternité de sang. Alors, ils fascinent tous les aventuriers depuis des générations.
Vers la fin du dixième siècle, trois cents navires de guerre peuvent trouver abri dans le port de Jomsborg. L'ordre des vikings de Palnatoki compte alors six mille guerriers. Jomsborg, véritable forteresse viking, s'affirme comme le défi le plus orgueilleux d'une race vouée à la conquête des mers et des steppes. La communauté des guerriers rassemblée sous l'autorité de Palnatoki, jarl de Fionie, fait peser sur les slaves le poids d'une implacable volonté. Ici, les nordiques sont maîtres sans partage. Ils dominent cette côte de falaises battues par les flots et sculptées par les vents, ces sombres forêts de sapins qu'éclairent quelques bouleaux, cette succession monotone d'étangs, aux eaux glaciales où vont boire les élans sauvages.
Palnatoki se méfie tout autant des aventuriers que des négociants. Ses hommes ne sont ni des vagabonds de l'océan, ni des trafiquants de fourrures. Ce sont des soldats, leur maître mot : discipline.
Jamais le monde nordique n'a connu une aussi redoutable communauté de combat que celle des vikings de Jomsborg.
Jomsborg, les vikings, sous sa loi, ne sont plus des pillards mais des soldats. Ils vivent soumis à l'autorité rigoureuse du chef imposé. Les maisons de bois qui servent de caserne s'alignent selon un plan d'une rigueur toute géométrique. Baraquements groupés autour d'une tour carrée, rues à angles droits, carrefour central, remparts de plusieurs pieds de haut dessinant un cercle parfait, portes cadenassées, tout ici évoque l'ordre le plus strict. Depuis les légions romaines, le monde n'avait plus connu une telle organisation militaire. Un millier d'hommes s'entraîne et vit selon les règles de ce que plus tard on appellera chevalerie ...

 (d'après Jean Mabire
« Les vikings à travers le monde »
   Éditions Ancre de Marine)

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