On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



mercredi

Croatie : une guerre oubliée

Dès que la Yougoslavie a commencé à se dissoudre, en 1991, dès la proclamation de l’indépendance de la Slovénie, puis de la Croatie, Serbes et Croates se sont affrontés.
Cependant, les situations des deux républiques sont différentes.
Dans une Croatie encore composante de la Yougoslavie, les postes-clés étaient occupés par des Serbes essentiellement dans le domaine judiciaire. Les policiers et les gardiens de prison de Croatie étaient à majorité Serbe (75% dans la police, 50% de la police politique). Pourtant, en 1991, la population de Croatie se composait de 75% de Croates contre 10% de Serbes, vivant essentiellement dans la Krajina.
La Serbie a toujours été (même sous Tito) le leader de la Yougoslavie. Si les ne peut parler de minorité Croate de Serbie (25%).
La C.E.E., en 1991, avait refusé de prendre parti dans le conflit Serbo-Croate.
Quand, en 1992, le conflit s’est généralisé, a gagné la Bosnie, la presse internationale, les U.S.A., la C.E.E., se sont émus. Est-ce par ce qu’une des composantes bosniaque est musulmane ? Ce n’est pas notre problème.
Mais nous nous étonnons que la Croatie soit oubliée, alors que l’intégrité de son territoire n’est pas recouvrée.
Nous nous étonnons que les Croates de Bosnie soient présentés comme les dépeceurs de la Bosnie.
Nous nous étonnons, encore, que dans un tel conflit, dont le déroulement nous rappelle celui des Balkans à l’aube du vingtième siècle, ou de l’Europe centrale dans les années trente, l’opinion publique soit incitée à ne voir que des loups ou de pauvres agneaux…

Nous voulons simplement rafraîchir la mémoire des Normands sur des évènements pourtant si frais…

Vous souvenez-vous du bombardement de Dubrovnik ?
Gilles Lefèvre

ndlr : lorsque ce billet a été rédigé, l’armée Croate n’avait pas encore lancé la reconquête de la Krajina. Mais nous pouvons constater, une fois de plus, que, quand la presse internationale dénonçait une incroyable politique de viols par les miliciens Serbes, les « grands » tergiversaient. Mais en huit jours d’offensive Croate, les mêmes lancent ultimatum sur ultimatum, notamment la Russie et la France, qui sont restés alliés de la Serbie…
Il convient de rappeler que les Serbes, majoritaires dans la Krajina, sont les descendants de ceux qui ont fuit l’Empire Ottoman pour se réfugier en Croatie, nation de l’empire Austro-hongrois. On peut toujours se demander si dans l’« esprit » des princes qui nous gouvernent, l’Autriche ne reste pas, par réflexe acquis, l’ennemie irréductible.

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