On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



jeudi

Lumières de l'estuaire

Quelques régions de France ont atteint une grande notoriété pour l'intérêt qu'elles ont suscité auprès des peintres, notamment au XIXème siècle, telles les Écoles de Fontainebleau et de Barbizon avec Corot, Daubigny, Trouillebert, Diaz etc.
Puis, au XIXème siècle et XXème siècle, l'École de Pont Aven qui amena une véritable révolution picturale avec des artistes comme Paul Gauguin, Paul Serusier, Henri Hayden, Émile Bernard, etc.
Puis l'on cite aussi l'École de Rouen avec Albert Lebourg, Joseph Delattre, Robert Pinchon, Maurice Louvrier, Vaumousse, Pierre Dumont, etc.

Mais il est certain que d'autres régions, sans se prémunir du titre « École de ... » ont amené de grands artistes à fréquenter certaines lumières privilégiées, notamment l'Estuaire de la Seine et en particulier Le Hâvre, d'où les impressionnistes surent faire ressentir les transparences d'une lumière toujours renouvelée.

Le grand maître Turner aimait se promener à Honfleur et par des notes rapides, transcrire des impressions fugitives, mais d'une justesse sans égale.
II fût suivi dans cette voie par quantité de grands peintres qui sentirent cette vérité ; d'abord Claude Monet, Eugène Boudin, Gustave Courbet, Camille Pissarro, qui, du Hâvre ou de Sainte-Adresse, nous léguèrent des œuvres inoubliables, conservées par les plus grands musées du monde (Saint-Pétersbourg, New-York, Chicago, Londres, Amsterdam, etc.).

II faut noter que Le Hâvre fût certainement en France, la ville la plus fréquentée par de grands artistes qui, tous, éprouvaient le besoin de venir ou revenir peindre dans ce site privilégié.

Sait- on que Picasso venait à l'hôtel Suisse du Hâvre, que Toulouse- Lautrec a laissé des chefs-d’œuvre peints dans les maisons closes de Saint François (notamment ses filles du « Star »), que d'autres grands artistes comme Albert Marquet et Van Dongen affectionnaient particulièrement Le Hâvre, où ils vinrent fréquemment rejoindre leurs aînés ?

Et puis, et surtout, Le Hâvre ne fût-il pas le berceau de ces grands peintres que furent Georges Braque, Raoul Dufy et Othon Friesz ?
Combien de ces chefs-d’œuvre devons-nous à ces trois maîtres, auxquels vint se joindre Henri de Saint-Delis, qui, sous l'impulsion de Charles Lhuilier, à l'École des Beaux Arts du Hâvre, surent trouver et affirmer une personnalité sans égale.
Notre ville peut et doit être fière de cela et il faut noter depuis et durant de nombreuses années, la venue de bons peintres contemporains « Gaston Sébire, Ceelle, Fernand Decaix et combien d'autres » qui aiment retrouver les impressions de leurs prédécesseurs.
II ne s'agit donc pas d'école du Hâvre, mais d'un lieu privilégié que bien des artistes ont su découvrir et apprécier.

Heureux sont ceux, peintres ou spectateurs, qui ont le privilège de savoir ouvrir les yeux, de contempler, de ressentir toujours les beautés de la nature, que nous avons la chance au Hâvre, de pouvoir admirer.
Jacques Hamon
{Le Hâvre}

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