On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



mardi

Remarques liminaires à l'histoire des peuples Baltes

Reportons-nous, si vous le voulez bien, en Europe, entre 6500, et 3800 av. J.-C.. Sur leurs terres isolées du mouvement néolithique, dans les plaines péri baltiques, polonaises ou russes, les mésolithiques poursuivent leur vie traditionnelle : pêche, cueillette, petit artisanat, activités compatibles avec les déplacements fréquents… Le jardin d'Éden. Nos bons hommes, ainsi que leurs familles vivent une société de loisirs, deux ou trois heures de travail quotidien suffisent à satisfaire leurs besoins élémentaires. Vision qui pourrait susciter bien des regrets chez les inconditionnels du retour à. la nature, si leur aire de dispersion n'avait été envahie, vers -5 800.
C'est vers cette période que, depuis le Danemark jusqu'en Silésie, apparut un peuple nouveau, dont nous gardons la trace par ses sépultures individuelles où se retrouvent des gobelets à col en entonnoir. Ce peuple qui a des affinités avec le groupe sud-ukrainien d'lgren, jouera par la suite en Allemagne du Nord et au Danemark un rôle considérable. Dans leurs premiers dolmens on trouvera des gobelets, puis les dolmens se compliqueront de couloirs pour aboutir à. des constructions comme celle de Stonehenge. On reconnaitra par la suite de plus belles poteries et de magnifiques armes de silex qui se révèlent, sans que l'on puisse s'expliquer comment, sans aucune influence occidentale au méridionale...
Au cours de la seconde moitié de ce néolithique « moyen », donc à peu près en même temps que se développe cette civilisation de bâtisseurs de dolmens, et comme rien n'est simple déjà, malgré l'époque, la civilisation locale ressurgît des profondeurs de son mésolithique. Ces «sauvages » avaient tout simplement continué de vivre en marge du « progrès » ; ce type de comportement n'est pas exceptionnel puisqu'il a déjà été constaté que certaines sociétés, « ilots rétrogrades », refusaient le cuivre alors que tous ceux qui les entouraient en avait adopté la pratique. Des mésolithiques, donc, ressurgissent dans le domaine péri-baltique, (dwelling place culture) et pratiquent la chasse et la pêche au milieu d'autres groupes réputées plus évolués.
L'Allemagne de l'Ouest constitue, de son côté, un dangereux champ de bataille où s'affrontent les hommes des allées couvertes et ceux qui ensevelissent leurs morts dans des caissons à campaniformes, repoussés, les uns et les autres, par d'autres peuplades qui pratiquent la céramique cordée, que l’on croit reconnaître comme indo-européennes, et enterrent leurs morts dans des sépultures individuelles, mais sous tumulus (civilisation dite de KURGAN).
Malgré toutes ces différences, la société néolithique est une société fondamentalement agricole, organisée autour de villages, où l'on pratique l'essartage sur les forêts environnantes. Ces sociétés, réputées égalitaires et peu hiérarchisées, sont remarquables pour leur absence de préoccupations militaires : l'espace ne semble manquer pour personne, et il faudra vivre à la fin du néolithique pour que succèdent au culte des fontaines, des roches, des ancêtres ou du soleil, des habitations vastes, temples ou palais, que se construisent des tombes princières où s'entasseront pêle-mêle la dépouille du guerrier, ses armes, parfois les siens; le plus souvent victimes de mort violente.
Aux langues finno-ougriennes attribuées au néolithique, succéderont, vers -4500 -3800, les indo-européennes infiltrées en Europe par l'Ukraine, représentées par le chalcolithique.
Les grands cro-magnoïdes du mésolithique, qualifiés de proto-europoïdes ou proto-nordiques, sembleront remplacés par de nouveaux occupants, sauf au Nord de l'Europe, mais ressurgiront à la fin du néolithique au Danemark et en Suède, puis gagneront les régions Rhin-Danube, les îles Britanniques, la Bohème-Moravie, le Rhône.
Pour le peu de traces qu'elles nous fournissent, on peut malgré tout imaginer que les vieilles civilisations, oubliées par les migrations, se sont consolidées à l'écart de l'intérêt des nouvelles et que, discrètement, elles ont su prendre un véritable essor démographique. Toutes les ethnies européennes actuelles se sont trouvées formées dés le chalcolithique, et seule leur répartition géographique a varié sensiblement par la suite.
François DELAUNAY.


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