On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



mardi

Au regret de ce qu’Il n’a pas fait

Monsieur Jean Lecanuet est mort.

Paix à son âme.

Un chroniqueur proposa, dans le journal « Les Affiches de Normandie », que l’épitaphe « rouennais » (en latin pour faire plus « humaniste ») fut apposée sur sa tombe.

Résumé oh combien juste du personnage, car hormis sa dimension nationale de sénateur de l’État français, Jean Lecanuet fut rouennais.
Malheureusement, à nos yeux, car il le fut trop et ne fut pas assez Normand. Au détriment d’une carrière politique régionale qu’il avait la stature de mener, et qui aurait pu faire de lui une sorte de « Duc de Normandie », il préféra un destin de sénateur-maire de Rouen, privilégiant ainsi une vision locale de la politique. Son action fut sans doute positive pour sa cité, conséquence de cette mise en avant. Il se retrouva, par la suite, à défendre son « œuvre » contre tout ce qui pouvait, selon lui, lui porter atteinte. De ce fait, s’il refusa de faire de Rouen « une perle de la couronne de Paris », ce qui ne peut que nous réjouir (l’avenir nous dira ce que ce refus vaudra dans les prochaines années) il freina la réunification de la Normandie, de peur que « sa ville » n’y perde, éventuellement ! la place prépondérante qu’elle occupe dans cette création administrative que l’on appelle « haute » Normandie. Ce qui ne peut, dans ce cas, qu’entraîner notre désapprobation la plus virulente. Nous pensons, en effet, que l’avenir de la Normandie, pris dans son ensemble historique, ne peut être mis en balance avec le devenir d’une seule de ses cités, fut-elle parmi les plus prestigieuses. La défense de la Normandie doit être appréhendée dans son ensemble et non cité par cité, département par département. Ce genre de vision localiste a été et demeure l’un des principaux freins au renouveau de la Normandie en tant qu’Euro région alors que sa situation au carrefour Nord-Ouest du continent lui permet naturellement d’y prétendre si ses habitants et ses élus politiques en avaient la volonté ferme et déterminée.
Christian Camille

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