On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



lundi

Préserver l'identité Française


La France et ses provinces sont trahies par l'idéologue et le politicien. Moralement touchées par un dénigrement systématique de leur passé elles doivent rapidement mettre un terme à l'auto-culpabilisation que l'on leur a instillé, en valorisant leurs identités et leurs histoires propres. Ici sont les véritables racines de la manifestation du « génie français ».

Comment défendre et promouvoir l'identité Normande aujourd'hui ?

Poser cette question appelle une réponse qui pourrait ne pas avoir de fin tant l'étendue du sujet est vaste, mais nous pouvons de façon lapidaire annoncer que l'identité ne décrète pas, elle s'affirme.

Tout semble fait pour étouffer notre identité. Qu'il s'agisse des hommes, de la mémoire, du territoire ou des paysages, de la culture, du patrimoine vécu, il est urgent de mettre un terme au processus d'aliénation et d'altération que subit notre pays.

Qui est Normand ? Qui peut le devenir ?
Celui qui hérite de cette chance et ne la défend pas ?
Celui qui vient y vivre et dénigre la Normandie ?

Comment peut-il être encore question de liens du sang, ou même de patriotisme Normand, tant les volontés se sont acharnées à réduire cet espace mental et géographique qui faisait écrire à R. Allen Brown « ... the Normans were not merely the Romans of their world, but also the Greeks »(1). Car à l'instar des modèles auxquels on les compare ici, on peut leur appliquer aussi la formule : « La Normandie n'est plus en Normandie, elle est partout où sont passé ses fils » (2).

« Car une nation c'est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage que l'on a reçu indivis (...) Le chant spartiate : « Nous sommes ce que vous fûtes, nous serons ce que vous êtes » est dans sa simplicité l'hymne abrégé de toute patrie. (…) Une Nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a fait et de ceux que l'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer (3) la vie commune. L'existence d'une Nation est (...) un plébiscite de tous les jours, comme l'existence d'un individu est une affirmation perpétuelle de vie». Cette longue citation d'Ernest Renan résume tout notre sentiment enraciné et s'y applique avec une telle véracité qu'elle renforce notre conviction identitaire Normande.

Comme d'autres Nations, l'identité de la Normandie s'affirme au travers de la gloire de ses constructions, invention de l'architecture religieuse et militaire, mais à l'ombre des dentelles de pierre le génie intellectuel s'en est montré digne dans tous les domaines, beaux-arts, organisation sociale, mathématiques, pures ou appliquées : Corneille, Boieldieu, Sorel, Le Verrier, Fresnel, ne sont pas des connus du seul panthéon Normand, non plus des gloires de seconde zone, pour ceux qui savent les intégrer parmi les gloires « françaises », au-delà des platitudes égalitaristes ou tiers-mondistes.

Les budgets de l'enseignement dépendent de plus en plus des prébendes des collectivités territoriales, c'est à ces dernières d'exiger qu'à la pseudo culture « de masse » soit substitué l'enseignement de notre patrimoine sous ses aspects Normands les plus multiples. De même que les présidents de régions, au lieu de gausser sur le mauvais emploi des fonds des F.R.A.C. (4) seraient bien inspirés de contrôler la qualité des dépenses dont ils demeurent les principaux responsables. II n'est pas tout d'affirmer que Géricault par ci, Boudin par là ... Les Normands attendent que l'on encourage leur culture dans toutes les manifestations de son génie, mais ils attendent surtout que cette culture leur renvoie, sinon l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, au moins un message dont la qualité abandonne enfin le canular mondain.

Les grands commis, l'in-intelligentsia, s'abandonnent avec délices aux modes étrangères, exotiques, à toutes les pantalonnades. Depuis 1981 on a reconnu aux régions un rôle de collectivité intermédiaire, on est en droit de penser que le législateur avait voulu instaurer un contre-pouvoir dont elles n'ont pas saisi l'étendue des possibilités.

Face aux élites acculturées, décadentes, c'est aux régions, héritières d'histoires et de passés souvent prestigieux, d'assurer la défense intellectuelle et morale de leurs populations, donc des Nations dont elles ont la charge.
O.D.I.N.-76

1 Les Normands ne furent pas purement et simplement les romains de leur monde, mais aussi les grecs.
2 Paul René Roussel (Y-I.M.).
3 (n.d.l.r.) c'est nous qui soulignons !
4 Fonds Régionaux d'Aide à la Création.

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