On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



dimanche

Vous avez dit culture ?

Mickaël Eisner, président de Walt Disney C°, déclarait lors de l'inauguration de l'Euro Disney Ressort que ce n'était pas « l'Amérique et sa culture qui venaient à la conquête de l'Europe, de la France. Les thèmes de Walt Disney sont très forts et universels. Blanche Neige est Allemande. Peter Pan Anglais. Pinocchio Italien. Cendrillon et la Belle au Bois Dormant Françaises. »
Le rapport est tout autre lorsque l'on compare les contes originaux avec !a copie béate que l'on nous en renvoie. Deux sources écrites se côtoient aujourd'hui, Perrault et Grimm font que Blanche Neige, Cendrillon et la Belle au Bois Dormant ne sont ni françaises, ni allemandes, mais européennes. Savoir quels sont leurs âges relèverait de la gageure : deux écoles, pour le moins, s'efforcent de résoudre la question, la première rattache ces histoires aux contes de la Mère l'Oye et renvoie toute origine bien avant les balbutiements de notre histoire européenne, faisant de ces amusettes des transpositions des cycles jour/nuit, semaines, saisons. La seconde prend en compte le fait que la plupart des contes recueillis par les frères Grimm l'ont été auprès de gens du peuple : paysans, artisans, servantes. Dans la préface au second volume de leur recueil, les frères Grimm déclarent qu'il y a de bonnes raisons de penser que de nombreux contes populaires, renvoient à l'ancienne mythologie. Le thème de Cendrillon est apparenté à l'histoire de Gudrun, la Belle au Bois Dormant à la délivrance de Brunhilde où les fileuses incarnent les Nomes.

Si les enfants entendent les contes dans le cercle de famille, ils n'en sont pas pour autant les destinataires privilégiés. Produit d'un fond culturel transmis par voie orale pendant des générations, le conte populaire va bien au-delà du simple divertissement. Il sert de modèle et le « Il était une fois ... » équivaut à un jadis qui sait être toujours.
Après avoir subi les critiques !es plus sévères depuis le XVIIème siècle, puis une implacable asepsie au XIXème, le vieux fond mythologique européen se voit confronté au business system de rats en mal de fromage. Et lorsque l'on sait ce qu'ils osent appeler fromage... Ce serait oser comparer le meilleur de nos productions locales avec de la crème de gruyère !

Jean HALOT

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