On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



mardi

La forêt Normande

La Normandie, avec une surface boisée de 362 000 hectares (Ha), a un taux de boisement de 12%, moitié du taux de boisement national qui est de 25%. Le département de la Manche avec 3,7% est le département le moins boisé de France. Celui de l'Eure avec 20% est en tête des départements Normands. Cependant le volume de bois moyen récolté par hectare, et par an, est un des plus élevés de France, juste derrière l'Alsace. Cette productivité relativement bonne de la forêt Normande, en quantité et en qualité, est directement liée à sa gestion présente, mais aussi à son histoire.
Avant la conquête de la Normandie par le roi de France en 1204, les Ducs de Normandie possédaient déjà une grande partie de la forêt Normande. Ce domaine forestier va subir peu de modifications jusqu'au XVIIème siècle. Les aliénations d'une partie du domaine, quoique relativement importantes à certaines époques, n'ont pas modifié fondamentalement la consistance du domaine royal, domaine qui représente 200 000 arpents au XVIème siècle (102 000 Ha).
La forêt domaniale aujourd'hui représente 84 500 hectares, soit près du quart de la surface boisée de Normandie. Dans l'ensemble la forêt Normande est moins morcelée que dans d'autres régions (la moyenne par propriétaire est de 3,4 Ha en Normandie, la moyenne nationale étant de 2,6 Ha), Ce qui fait quand même plus de 79 000 propriétaires, dont certains possèdent moins d'un hectare.
La composition et l'aspect de la forêt varie d'un « pays» à l'autre. L'on remarque cependant une prédominance de la Hêtraie au Nord, de la Chênaie au Sud, de la forêt linéaire à l'Ouest (Bocage).
Les forêts ruinées par des siècles de sur exploitation furent restaurées progressivement à partir de 1800-1830. Le Hêtre consommant beaucoup d'eau pendant la saison de végétation, une humidité atmosphérique liée au climat océanique a permis son extension au Nord. Alors qu'au Sud de la région d'Alençon l'essence objectif choisie pour cette restauration était le Chêne.
Il existe également une importante forêt linéaire dans le Bocage à l'Ouest.
En surface le Chêne couvre environ 50%, le Hêtre 18%, les résineux 18% (pin et sapin). La structure des peuplements est traitée en « futaie », en « taillis » et souvent en mélange « taillis sous futaie ».
II existe une relation entre la catégorie de propriété et la structure des peuplements. La futaie domine dans les forêts soumises, elle représente 36% de la surface.
Le taillis sous futaie est très important dans le privé, il couvre 55% de la surface dont un part de plus en plus importante est convertie en futaie.
Le taillis simple qui ne représente que 9% de la surface et dont l’utilisation, peu rentable, est très locale. Bois de feu, chasse.
Pierre HENSEL

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