On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



mercredi

Indécence, insolence ou imbécillité ?

Entre les épithètes il n'est pas facile de choisir, et l'heure commanderait plus à la concertation et au regroupement de nos énergies qu'à leur dispersion. Mais il y a des idées, des paroles qui confinent à la trahison des intérêts normands. Que la Normandie ne soit qu'un mythe au regard de quelques parachutés de tous poils, peu nous chaut, nous les tenons et les combattons pour ce qu'ils sont : des horzains. Mais que, dans nos propres rang, des normands se mêlent à la curée nous navre et nous révolte !
Qu'à cela ne tienne, nos messieurs préfèrent jouer l'air des querelles intestines entre Caen et Rouen, organiser quelques colloques où tout ce qui avait déjà été dit l'est à nouveau, de sorte que, la réunionite devenant plus importante que le but assigné, ils se trouvent au moment du Plan sans avoir rien avancé de leurs doctes travaux.
Alors reviennent les vieilles lunes, celles qui dispersent les efforts que les deux demi régions font pour se retrouver, pas trop vite, mais l'idée fait son chemin. Les exclus des prébendes n'ayant plus de moyens de manifester leur puissance, refont leur apparition. L'Observatoire de Prospective, puisque c'est de lui qu'il s'agit, ayant vu partir en fumée son désir de réaliser l'unité de la haute Normandie et de la Picardie, a voulu relancer le débat au mois de mai 1993, en l'Hôtel des Sociétés Savantes de Rouen, avec un dénommé Germond, qui présentait son chef d'œuvre de géographe autorisé, puisqu'il enseigne à la faculté de Rouen. Les thèses de ce monsieur sont simples, sinon simplistes, et il est navrant que de telles élucubrations aient pu susciter tant d'émoi. Selon ce personnage, la « haute »-Normandie se trouve devant deux horizons (sic), le premier est Paris, le second c'est au lecteur de le trouver ... (de qui se moque-t-on ?) Car, Paris est une chance pour la Normandie plus que pour les autres régions, à condition que, comme au judo, les normands jouent sur leur agilité pour entraîner leur puissant voisin, (ben voyons, au lieu de laisser tomber Paris, nous tomberions avec !)

Pour les attardés, précisons que la Normandie n'est pas dans l'Arc Atlantique parce qu'elle n'a pas de plan routier, ni de zones franches, tout au plus devons-nous déplorer que l'on exploite sans vergogne ses gravières et qu'on y importe des petits vieux. Émaillant son exposé de propos dénotant un mépris certain : « le Limousin et la Corse sont au-dessous de zéro, la « haute »-Normandie égale la Corse et le Limousin pour les décentralisations ! » voire une insolente ignorance pour un si grand géographe qui compare la faiblesse des moyens de la « haute »-Normandie à « la force d'une région comme la Rhénanie ou la Belgique ». Ce ne fut qu'un vibrant plaidoyer pour que nous acceptions le principe d'une Normandie parisienne, plutôt que de devenir parisiens petit à petit.
Ces propos furent repris un illustrissime caennais, François Geindre, qui ne se trouve être « que » maire d'Hérouville-Saint-Clair, qui est si près de Caen dont il voudrait être le chef de file au SIVOM, pour faire pendant à son ami Laurent de Rouen ? Aussitôt, par l'aubaine alléché, notre troisième couteau se rue dans les colonnes de Ouest-France, où les dirigeants rennais sont trop heureux de trouver une cloche qui donne un son flatteur pour les oreilles des managers d'un Arc Atlantique enfin débarrassés de Rouen. Car, pour Geindre comme pour ces messieurs, Rouen est, horror referens, la cité des perditions d'emparisianisés dont il faut se défaire avant que la Normandie, en recouvrant ses esprits, ne prenne une trop belle place dans cet Arc Atlantique qui veut bien du littoral normand pour mieux défendre sa cause, mais ne l'irriguera des subventions reçues qu'à la manière d'un certain comité pour le développement du tourisme dans l'ouest qui ignora superbement ... le département de la Manche venu faire cavalier seul en si avenante compagnie.
François DELAUNAY

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