On trouvera ici, pour l'heure, les textes de Runes-Lettres d'O.D.I.N.
qui, à terme, seront complètés des réflexions du groupe de
travail de l'O.D.I.N.-76, de sa création jusqu'à sa dissolution en 1996.



samedi

Fonctionnaires, une chance pour la France ?

Dans une France dont la formidable diversité géographique et humaine nourrit les tendances centrifuges qui peuvent s'opposer au désir de vivre ensemble, l'autorité du Prince a toujours eu besoin de relais efficaces et de gardiens vigilants. En 1790, les circonscriptions administratives fusionnent avec la création des départements. De grands corps de fonctionnaires sont créés sous le Consulat : cour des Comptes, Conseil d'État, qui ajoutera durant un siècle à son rôle de juge administratif celui de législateur. Des Bouches du Tibre aux Bouches de l'Elbe cent trente préfets constituent autant d'« Empereurs au petit pied ». Jamais l'administration, de laquelle Napoléon exige promptitude et obéissance, n'a connu autant d'autorité, de prestige et d'honneurs.
Conseiller d'État sous l'Empire.

Le Second Empire confie aux préfets les affaires locales : ils dirigeront le suffrage universel et superviseront les grands travaux. Chaque département reçoit un Trésorier-payeur général, et une synergie s'instaure entre préfets, ingénieurs de ministères techniques et Conseillers d’État : la haute fonction est le carrefour de l'oligarchie.

En 1946, on crée un ministère spécifique de la fonction publique, une Direction générale rattachée au premier ministre, et un secrétariat général. La formation est unifiée avec la création de l'E.N.A., qui doit former un corps d'administrateurs de haut niveau. En 1970, le secteur public compte plus de six millions de salariés.

Recrutement par concours, traitement versé par le Trésor Public, position hiérarchique, sécurité de l'emploi, pension de retraite, ces serviteurs du « bien public » sont au centre de notre quotidien politique et constituent un « quatrième ordre », réputé loyal et incorruptible, mais qui, non soumis à l'élection, se trouve hors du jeu démocratique.

L'avenir de la fonction publique française sera-t-il celui du rayonnement d'un « modèle français » dont personne ne veut plus ?


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